Les femmes, comme les hommes, sont concernées par l'alopécie. On estime qu'une femme sur quatre entre 35 et 45 ans souffre de perte de cheveux et que ce chiffre grimpe à près de une sur deux chez les plus de 50 ans. La perte de cheveux chez la femme n'est cependant pas la même que chez l'homme. Elle n'arrive pas au même moment dans la vie et ne revêt pas la même apparence. Dans la grande majorité des cas, la perte de cheveux est génétique et agir pour la limiter est compliqué. Mais la perte de cheveux a aussi des conséquences psychologiques comme une perte de confiance, un stress allant parfois jusqu'à la dépression. Afin de la comprendre et de trouver des solutions adaptées à ses spécificités voyons quelles sont les principales causes de la perte de cheveux chez la femme.
Une cause génétique, l'alopécie androgénétique
Près d'une femme sur cinq est concernée par l'alopécie androgénétique. L'impact psychologique pose le plus de problème puisque d'un point de vue médical, c'est une pathologie sans gravité. Elle n'est pas le symptôme d'un dysfonctionnement inquiétant de l'organisme. Elle est causée par une hypersensibilité des follicules pileux aux hormones ainsi qu'une prédisposition génétique, transmise par le père ou la mère. Les femmes produisent naturellement des hormones mâles (en plus petite quantité que les hommes), les androgènes. Une prédisposition génétique rend alors les cheveux particulièrement sensibles à ces hormones en accélérant leurs cycles de renouvellement. Ce n'est pas l'excès de production des hormones androgènes qui est en cause mais la grande sensibilité des capteurs présents dans le bulbe pileux. Les cheveux deviennent alors de plus en plus fins et finissent par disparaitre.
Cette perte de cheveux est progressive et relativement diffuse comparée à l'alopécie androgénétique chez l'homme. Son évolution est évaluée selon l'échelle de Ludwig. Au stade 1, l'alopécie concerne seulement le haut du crâne en faible proportion. Au stade 2, la ligne frontale s'amincit. Au stade 3, presque tout le dessus de la tête est touché par la perte de cheveux. A ce stade, vous pouvez bénéficier d'une prescription de votre médecin pour bénéficier de la prise en charge d'une prothèse capillaire partielle, totale ou d'accessoires.
L'utilisation de médicaments
Les effets secondaires des médicaments peuvent provoquer une chute des cheveux, car le follicule pileux est particulièrement sensible aux changements. Presque toutes les thérapies hormonales peuvent potentiellement provoquer une perte de cheveux. Les stéroïdes, les chimiothérapies spécifiques ainsi que de nombreux médicaments contre l'hypertension, le diabète, les maladies cardiaques et l'acné peuvent provoquer une perte de cheveux temporaire ou permanente.
La chimiothérapie élimine les cellules à développement rapide dont font partir les cellules des cancers, mais aussi malheureusement les cellules des follicules pileux. Les cheveux et l'ensemble des poils sont susceptibles de tomber. C'est l'un des effets secondaires de la chimio les plus connus. La chute de cheveux va dépendre du type de traitement suivi, de la dose médicamenteuse et de la réaction du corps. La plupart du temps, les médecins peuvent prédire la perte de cheveux. Le port d'un casque réfrigérant peut permettre dans certains cas de la limiter.
Un stress ou un traumatisme, l'effluvium télogène
Un haut niveau de stress pourrait produire des niveaux accrus de testostérone. Cette dernière se convertit en DHT (hormone possédant la plus forte activité androgénique) et interrompt le cycle de croissance des cheveux. Le stress causé par un traumatisme peut également restreindre l'apport sanguin aux capillaires. Il provoque un manque d'absorption d'oxygène, avec pour conséquence une mauvaise assimilation des vitamines et des nutriments pour le follicule pileux.
Le dérèglement du cycle capillaire, lorsqu'il résulte d'un grand stress dure généralement 2 à 4 mois. Cela peut être le cas d'un accouchement (alopécie post-partum), d'une forte fièvre, d'une infection, ou encore d'un changement de saison (effluvium télogène saisonnier).On parle alors d'effluvium télogène aigu s'il est rapide, brutal et couvre alors tout le cuir chevelu. Comme il s'agit d'un simple dérèglement, il n'est pas irréversible dans la plupart des cas.
Une mauvaise alimentation
Une consommation élevée de graisses saturées (comme celles que l'on trouve dans la restauration rapide), un excès de vitamine A ou une perte de poids rapide réduit les acides aminés et l'assimilation des vitamines nécessaires à la croissance des cheveux. Une mauvaise nutrition, la limitation de l'apport alimentaire et les régimes protéinés liquides peuvent provoquer la chute des cheveux. Les carences en biotine (vitamine B8), acides aminés soufrés(méthionine, cystéine, précurseurs de la kératine, composante essentielle des cheveux) , fer, magnésium et zinc (agissant dans la production d'hormones thyroïdiennes) sont particulièrement préjudiciables à la croissance saine des cheveux. Le manque de vitamine D (la vitamine du soleil) peut aggraver les effluvium télogènes saisonniers. La toxicité des excès de vitamines et de minéraux peut également provoquer la chute des cheveux.
Dans la plupart des cas, une mauvaise alimentation accélère une chute de cheveux déjà présente. Elle est rarement à l'origine d'une alopécie. Elles jouent un rôle combiné dans la chute des cheveux au même titre que les pollutions présentes dans l'atmosphère ou celles aux métaux lourds, minéraux et œstrogènes présents dans l'eau.
Des problèmes de santé
Le dysfonctionnement de la thyroïde, productrice d'hormones (maladie hyper et hypo thyroïdienne) est l'une des causes connues liées à la perte de cheveux. Les effets secondaires des médicaments utilisés pour traiter les maladies thyroïdiennes peuvent également causer des problèmes de chute de cheveux. Les femmes enceintes, généralement considérées en bonne santé, peuvent également subir une alopécie généralement associée à des changements hormonaux temporaires dans le corps.
Une maladie comme la pelade est la conséquence dans certains cas d'un trouble immunitaire. Quand la maladie est auto-immune, le corps s'attaque par erreur aux cellules saines du corps, dont les cheveux. La perte de cheveux peut être par plaque et restée localisée (alopécie areata) ou se généraliser (pelade décalvante).
Des coiffures trop serrées, l'alopécie de traction
L'alopécie de traction se caractérise par des tirages répétés sur les follicules pileux, ce qui détruit le cycle de renouvellement des cheveux. Elle est causée par des coiffures qui tirent les cheveux comme des tresses serrées ou chignon, rajout, extension. Cette alopécie se localise au niveau des tempes et au niveau du front.
Bien souvent elle commence par une inflammation du cuir chevelu et des irritations. Elle est particulièrement répandue parmi les femmes noires qui portent souvent ce type de coiffure. Pour ne plus avoir d'alopécie de tractions, il faut changer ses habitudes de coiffage.