Cancer et cures thermales

De l'eau qui soigne ?? Mais comment c'est possible ?! Lorsque l'on rencontre une problématique médicale, la réponse réflexe reste souvent le traditionnel médicament : analgésiques types anti-inflammatoires, corticoïdes, opioïdes et compagnie. Ce sont des médicaments dont les modes d'action ont fait leur preuve sur le traitement de la douleur.

Néanmoins la pharmacologie n'a pas le monopole du soin… Dès l'Antiquité, on connaissait très bien les vertus de l'eau. On savait que certaines sources étaient capables de soigner (et oui je dis bien soigner) des problématiques de santé. Problèmes digestifs, dermatologiques, rhumatologiques, gynécologiques ou encore pulmonaires trouvent leurs traitements grâce à l'eau.

C'est Napoléon llI qui sublima le thermalisme en lui offrant de magnifiques bâtiments au sein des villes thermales réparties sur le territoire français (notamment à Vichy). La démocratisation du thermalisme en France arrive avec le développement du réseau ferroviaire, les congés payés et la prise en charge des soins thermaux par la Sécurité Sociale.

Cependant, les années 90 ont vu baisser la fréquentation des stations thermales. La médecine française oublie peu à peu les propriétés de ces eaux dans son arsenal de soins et s'en remet au bon vieux Vidal ainsi qu'aux molécules novatrices proposées par les grands laboratoires. Il faut également dire que les lieux vieillissent mal et que partir 3 semaines loin de chez soi pour se soigner, c'est bien mieux en Californie que dans la campagne auvergnate. On est loin de l'image de la fontaine de jouvence que les sources pouvaient avoir à la fin du XIXe siècle. Les cures prennent un sérieux coup de vieux.

Mais les stations n'ont pas dit leur dernier mot et n'oublient pas de se moderniser. Elles se réinventent, parfois ferment aussi malheureusement mais créent aussi de nouvelles orientations pour répondre à de nouveaux besoins (post-cancer notamment).

L'avantage de ce traitement c'est sûrement son absence d'effets secondaires contrairement à de nombreux traitements médicamenteux… Il aurait même tendance à contrer les effets secondaires de certaines médications.

Ne confondez pas les thalassothérapies (qui sont des soins à l’eau de mer) et les cures thermales (à base d'eau minérale). Les cures en "thalasso" ne sont plus remboursées depuis 1998 par la sécurité sociale, au contraire des cures thermales qui peuvent faire l'objet d'une prise en charge.

Votre cure peut être prise en charge par l'assurance maladie à condition de bénéficier d'une prescription médicale et d'effectuer votre cure dans un établissement thermal conventionné. Une cure doit comporter 18 jours de traitement pour être remboursée.

Une cure liée à une ALD est prise en charge intégralement.

Les frais d'hébergement et de transport sont pris en charge si vos ressources de l'année (pour une personne seule) ne dépassent pas 14 664,38 €. Vous pouvez également, toujours selon vos ressources bénéficier d'indemnités journalières. Toutes les informations sont disponibles sur la page dédiée du site service-public.fr.

Maintenant qu'on a un peu redoré le blason des cures, passons aux aspects pratiques : comment faire une cure après un cancer en 5 étapes ?

1. Lire cet article ou tomber sur une documentation qui nous explique toutes les possibilités de cures. Se renseigner sur les différentes stations par exemple avec la liste des établissements conventionnés ou encore les conditions de prise en charge sur le site ameli et leurs orientations (souvent en post-cancer c'est la peau et les muqueuses qui peuvent souffrir). Les stations thermales proposent parfois plusieurs orientations thérapeutiques : dermatologique, rhumatologique, voies respiratoires…

Il est alors possible de combiner une prise en charge pour deux affections au sein de la même station.

Les stations thermales dermatologiques :

• Allègre-les-Fumades (Gard)
• Avène (Hérault)
• La Bourboule (Puy-de-Dôme)
• La Roche-Posay (Vienne)
• Molitg-les-Bains (Pyrénées-Orientales)
• Neyrac-les-Bains (Ardèche)
• Rochefort (Charente-Maritime)
• Uriage-les-Bains (Isère)
• Saint-Gervais-les-Bains (Haute-Savoie)
• Vittel (Vosges)

2. Finir tranquillement ses traitements, chimio, radiothérapie, chirurgie…

3. Faire le point avec son médecin traitant/oncologue pour savoir dans quelles mesures il est envisageable de faire une cure selon les problématiques rencontrées. Et lui demander de remplir le >CERFA 11139*03 "Cure thermale". (Notez bien qu'il est nécessaire de renseigner la station choisie).

4. Avoir l'accord de votre Caisse primaire d'assurance maladie pour la prise en charge de la cure. 

5. Rechercher un logement en fonction du lieu de cure choisi pour 3 semaines. Souvent, les propriétaires proposent des forfaits curistes pour de la location sur 3 semaines. Les soins sont du lundi au samedi, ne soyez pas trop loin des termes.

Alors oui, on n'embarque pas sur un vol PARIS-LOS ANGELES mais l'empreinte carbone et l'eau sont bien meilleures à la Roche Posay !